Prime de risque : conditions et calcul

Lorsqu'ils investissent en Bourse, les investisseurs se posent toujours la même question : est-ce le bon moment pour acheter ou pour vendre des titres ? Plus le risque pris est important et plus le rendement est censé être attractif.

Qu'est-ce qu'une prime de risque ?

En matière d'investissements boursiers, la notion de prime de risque est un élément qui revient très fréquemment. Il s'agit d'un surplus de rendement proposé à un investisseur, lorsqu'il choisit d'investir sur un produit estimé risqué. En Bourse, et pour toute épargne financière, un principe est admis : lorsqu'un placement est risqué, il doit rapporter plus d'argent. Il s'agit donc d'une notion qui est intimement liée au fameux couple rendement-risque. Autrement dit, on estime qu'un rendement supérieur est nécessaire pour inciter l'investisseur à prendre des risques et à investir dans certains actifs jugés plus volatils.

La prime de risque correspond à une différence de rendement qui s'exprime en pourcentage. En toute logique, plus le risque pris est grand et plus la prime de risque est élevée.

Pourquoi le taux d'intérêt inclut-il une prime de risque ?

La prime de risque est un véritable incitateur. Lorsqu'un taux d'intérêt inclut cette notion, son but est tout simplement d'inciter les boursicoteurs à investir, malgré le risque. Imaginions qu'un placement sans risque rapporterait exactement le même rendement qu'un placement plus risqué… Personne ne se tournerait vers la valeur la plus volatile. Pour que les investisseurs soient prêts à prendre ce risque, il faut qu'il y ait une contrepartie financière intéressante.

Généralement, les placements sûrs, comme les OAT (obligation d'Etat à long terme), n'intègrent aucune prime de risque. A contrario, d'autres placements plus risqués, comme les actions, comportent cette rémunération additionnelle.

Qui peut bénéficier de la prime de risque ?

La prime de risque est un supplément de rendement qui bénéficie à tous les investisseurs souhaitant prendre des risques en plaçant leur argent dans une valeur très volatile. Lorsqu'un investisseur accepte d'investir dans certaines actions, il prend le risque de tout perdre comme de gagner gros. Dès lors qu'il décide d'investir dans un placement risqué, il peut potentiellement bénéficier de la prime de risque, sauf si le marché s'effondre et s'il subit des pertes sur son capital.

Comment la prime de risque est-elle calculée ?

Par convention, le taux des obligations d'Etat à 10 ans est une référence de taux sans risque. En France, l’OAT à 10 ans offre un rendement de 0,59 %. Autrement dit, un investisseur qui achète ce type d'obligation pourra obtenir une rémunération de 0,59 % par an sans prendre le moindre risque.

Imaginons que l’OAT soit un placement au taux de rendement de 1 %. Si un autre placement est proposé à un taux de rémunération de 3 %, cela signifie qu'il intègre une prime de risque de 2 %.

Prenons un autre exemple : si une action valorisée à 100 euros laisse espérer une distribution annuelle de 6 euros, cela signifie qu'elle offre un rendement de 6 %. Si, dans le même temps, l’OAT offre un rendement de 1 %, cela signifie que la prime de risque est de 5 %… Il s'agit d'un placement risqué !

Par conséquent, un cours en hausse fait baisser la prime de risque, tandis qu'un cours en baisse la fait augmenter.