Design thinking, comment l'utiliser pour être plus productif

Design thinking, comment l'utiliser pour être plus productif

Complémentaire des méthodes agiles, le design thinking est une démarche de conception créative reposant sur le brainstorming et la création collaborative.

Le design thinking, c'est quoi ?

Le design thinking, ou conception créative, est une démarche d'innovation collective. A la croisée de la pensée analytique et de la pensée intuitive, elle recommande d'impliquer les futurs utilisateurs dans une logique de créativité collaborative. L'idée est de les amener à capitaliser sur l'intelligence collective pour aboutir à des prototypes de produit ou service innovant.

Si le design thinking est revenu à la mode ces dernières années, il s'agit d'une méthode qui trouve sa source dans les années 1950 avec l'invention par le publicitaire américain Alex Osborn du brainstorming, concept sensibilisant alors le monde de l'entreprise à la pensée créative. Évoqué plus largement dans le livre "Visual Thinking" de Robert H. McKim publié en 1973, l'esprit design (traduction de "design thinking " en français) a ensuite été développé en détail dans les années 1980 par Rolf Faste à l'université américaine de Stanford.

Quel est l'objectif du design thinking ?

Le design thinking a pour but de stimuler l'innovation d'une organisation, quelle qu'en soit la taille, en organisant des séances de création collective. Objectif : aboutir à un concept voire un prototype de produit ou service innovant.

Quels sont les principes du design thinking ?

Le design thinking fait appel à quatre grands principes : 

  1. Cerner la problématique à solutionner,
  2. Prendre en compte les besoins des utilisateurs,
  3. Favoriser l'intelligence collective et pluridisciplinaire,
  4. Tester plusieurs solutions, ne pas avoir peur de l'échec pour progresser.

Quels sont les trois critères à la base du design thinking ?

Le design thinking prend corps dans un process qui a été défini par le designer américain Rolf Faste. Il s'adosse à trois grands critères complémentaires d'évaluation :

  1. La désirabilité qui renvoie à la question de savoir si les utilisateurs souhaitent vraiment la solution envisagée, et in fine s'ils l'adopteront, 
  2. La faisabilité qui implique de disposer des ressources nécessaires pour développer cette solution (budget, technologies, compétences...).
  3. La viabilité qui fait écho à l'intérêt de déployer une telle solution, et plus précisément à sa rentabilité c'est-à-dire à son retour sur investissement potentiel.

Quelles sont les 5 phases du design thinking ?

D’après la d.school de l’université Stanford, le design thinking se réduit à 5 étapes qui sont :

  1. L’empathie avec les clients/utilisateurs pour apprendre à les connaître,
  2. La définition du problème pour identifier leurs attentes,
  3. La génération d’idées pour trouver une réponse à ces attentes,
  4. Le prototypage pour mettre en forme la solution,
  5. La phase de test pour éprouver le produit final.
Les cinq étapes du design thinking. © Elnur / 123RF

Quels sont les principaux outils de design thinking ?

La méthode du design thinking s’appuie sur de nombreux outils, tels que le customer journey map qui retrace toutes les interactions d’un consommateur avec un produit, pour créer un parcours d’usager. Il est également possible de s'appuyer sur des diagrammes d’affinités, des moodboards, des personas ou encore des mind maps. Ensuite viennent les outils propres à la conception : 

  • Le brainstorming,
  • Les réunions de co-création,
  • Les menus d'idées,
  • La matrice de positionnement.

Quelques cas d'usage (exemples) de design thinking

Combinant la pensée analytique des ingénieurs ou marketeurs et la pensée intuitive des créatifs, le design thinking fait la part belle à l'expérience utilisateur (UX). Passant comme indiqué plus haut par trois étapes clés (inspiration, imagination et implémentation), le design thinking peut s'appliquer à tous les domaines impliquant une interaction entre l'utilisateur et le produit ou le service. Partant de là, le design thinking se retrouve dans de très nombreux champs : la mode, les interfaces homme-machine des logiciels, les habitacles et tableaux de bords des voitures, la conception d'intérieur, la smart city, les objets connectés...

Plusieurs marques célèbres ont eu recours au design thinking pour trouver des solutions innovantes pour leurs clients. C’est par exemple le cas de Lapeyre qui a fait appel aux étudiants de la d.school Paris. Leur objectif était de repenser la salle de bains pour l'adapter aux seniors. Après plus de 1 an d’échanges avec des seniors, des soignants et des aidants, ils ont identifié les besoins des personnes âgées : pouvoir s’asseoir, protéger leurs affaires de l’eau, mieux voir de près, pouvoir se déplacer facilement, profiter d’un bon éclairage, etc. C’est en analysant ces besoins et en mettant en place les 5 étapes du design thinking qu’ils ont pu créer le meuble modulable "Concept" Care.

Comment utiliser le persona en design thinking ?

Avec la méthode de design thinking, les personas sont utilisés dans la phase de définition. Ils permettent de rendre visibles et concrets les utilisateurs pour mieux comprendre leurs attentes. Les personas permettent aux équipes marketing de ne pas oublier qui est leur cible lorsqu'ils développent un produit ou un service.

Quelle est la complémentarité entre design thinking et agilité ?

Méthodes agiles et design thinking sont complémentaires pour ne pas dire intimement liés. Dans le cycle de gestion de projet agile, le design thinking se positionne dans la phase de recherche de la solution. Les différentes méthodes agiles recouvrent ensuite la manière de développer cette solution par la mise en œuvre d'allers-retours réguliers entre l'équipe de développeurs et les utilisateurs finaux. Leur objectif : créer et déployer un produit par itérations successives, en permanence validées par le donneur d'ordres métier, à la fois en amont et en aval, en vue d'éviter toute dérive. 

Formation au design thinking

Reprenant tous ces écrits théoriques, la formation au design thinking enseigne cette approche entrepreneuriale qui est désormais le plus souvent résumée en trois étapes clés : identifier une problématique et comprendre son environnement, trouver l'idée qui permettra de résoudre cette problématique, et transformer l'idée en projet concret.

L'enseignement du design thinking insiste notamment sur le fait que cette méthode entrepreneuriale nécessite une logique de co-création, une gymnastique intellectuelle entre analyse et intuition, mais aussi une étude de terrain. Si le design thinking peut être appris à l'aide de workshop (formation en atelier) ou de Mooc. IBM met à disposition de tous, en ligne, son guide interne du design thinking.