Bard : la réponse de Google à ChatGPT

Bard : la réponse de Google à ChatGPT Pressé par le marché suite au lancement de ChatGPT et son intégration à Bing, Google a levé le voile sur l'IA générative qui aura pour vocation de venir se nicher dans son propre moteur de recherche.

Bard, c'est quoi ?

Bard est un projet expérimental annoncé par Google le 6 février 2023 visant à développer une IA générative et conversationnelle. Un assistant intelligent qui viennent s'intégrer, à terme, au moteur de recherche du groupe. Depuis le 22 mars, Bard est disponible en bêta, mais seulement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pour ceux qui ont été sélectionnés sur une liste d'attente. 

Même s'il n'est pas explicitement affiché, l'objectif de Google est bel et bien de rattraper son retard sur ChatGPT. Lancée le 30 novembre 2022 en bêta, l'IA conversationnelle d'OpenAI, qui a glané plus de 100 millions d'utilisateurs en quelques semaines, fait désormais l'objet d'une version payante (ChatGPT Plus).

Mais avec le projet Bard, Google entend surtout contrer l'initiative de Microsoft qui a intégré ChatGPT à son moteur de recherche Bing. Une avancée qui pourrait venir bousculer sa domination dans le search où il totalise 92% de part de marché, contre 2,5% pour le moteur de recherche de Microsoft.

Pourquoi utiliser Bard ?

"Bard peut être un exutoire pour la créativité et une rampe de lancement pour la curiosité. Il  vous aide par exemple à expliquer les nouvelles découvertes du télescope spatial James Webb de la NASA à un enfant de 9 ans, ou encore à en savoir plus sur les meilleurs attaquants de football du moment. Il peut aussi générer des exercices pour développer vos compétences", promet Sundar Pichai, CEO de Google dans un billet de blog.

Selon le CEO de Google, Bard permettra avant tout de solutionner les requêtes impliquant une compréhension approfondie. "L'IA peut synthétiser des idées pour des questions où il n'y a pas de bonne réponse", explique le PDG du groupe avant de prendre un exemple : "Le piano ou la guitare sont-ils plus faciles à apprendre, et combien de temps de pratique a-t-on besoin pour chacun de ces instruments ?" A cette question, il n'y a évidemment pas de réponse toute faite disponible dans les résultats de recherche de Google.

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Comment fonctionne Bard ?

Bard s'adosse à une version allégée du modèle LaMDA (pour language model for dialogue applications). Un modèle de langue développé dans les laboratoires de Google depuis 2021. A l'instar de ChatGPT ou de Prometheus, LaMDA repose une infrastructure d'entraînement de type transformer. Une technologie publiée en open source par Google en 2017. Comme les réseaux de neurones récurrents (RNN), elle est taillée pour ingérer des données séquentielles. Les transformers sont par conséquent adaptés au traitement du langage naturel.

A la différence des RNN, les transformers n'impliquent pas néanmoins de traiter les données sous forme de flux continu, en respectant par exemple l'ordre des mots dans une phrase. Partant de là, ils peuvent paralléliser les calculs de la phase d'apprentissage, ce qui leur permet d'ingérer des volumes massifs de données d'entrainement en un temps plus réduit. 

Comment Google compte rattraper son retard sur ChatGPT ?

En adossant Bard à une version allégée de son modèle LaMDA, Google entend optimiser les ressources de calcul nécessaires pour l'exécuter. Objectif : réduire son temps d'apprentissage, mais aussi se donner les moyens d'encaisser un fort volume de trafic côté utilisateurs en vue de recueillir un maximum de feebacks. "Nous combinons les commentaires externes avec nos propres tests internes pour nous assurer que les réponses de Bard atteignent un niveau élevé de qualité, de sécurité et d'ancrage dans les informations du monde réel", explique Sundar Pichai.

Pour entraîner et éprouver Bard, Google a fait appel à des "testeurs de confiance". En vue de combler le retard face à Microsoft et OpenAI, les salariés du groupe sont incités à participer à la correction des réponses de Bard. Dans un mail interne envoyé le 15 février 2023, le PDG de Google avait demandé à ses employés de passer deux à quatre heures de leur temps sur Bard, reconnaissant que la phase d'entrainement de l'assistant allait être "un long voyage pour tout le monde".